ãÔÇåÏÉ ÇáäÓÎÉ ßÇãáÉ : Entrée Interdite aux animaux et aux femme voilées



iaaza
18-01-2005, 19:24
Préface du livre de Dalila ADJIR et Abdelaali BAGHEZZA, Entrée Interdite aux animaux et aux femme voilées, éditions AKHIRA .





Les pages de ce livre disent à leur manière un désarroi aussi justifié qu’il est profond. Des citoyens français, jeunes et moins jeunes, ont aujourd’hui mal à la France.


Ils ne se reconnaissent pas dans une République à deux vitesses qui a voté une loi aussi petite qu’elle est courte. Je ne respecte pas seulement cette émotion. Je la partage, et j’ai, avec d’autres, honte de n’être pas parvenu à infléchir le cours de cette histoire-là.


Bien plus que la liberté, l’égalité et la fraternité, les motivations qui ont conduit à l’interdiction, par voie législative, du port du voile à l’école, préparant son exclusion d’autres espaces publics, ont l’odeur tenace d’une ancienne discrimination. Sous d’identiques dehors humanistes, elle exhale les relents malodorants de la vieille rhétorique coloniale. Celle qui, en rêvant seulement de dévoiler la femme musulmane, lui a toujours refusé le droit élémentaire de choisir les itinéraires et les symboles de sa modernisation. Plus que la force des principes universels et la sérénité de la justice, cette interdiction sent ainsi la peur de l’autre et le repli culturel. Elle sent l’universel à géométrie variable, l’histoire à deux poids et deux mesures, les grands principes bafoués de trop d’exceptions. Dalila Adjir et Abdelaali Baghezza ne se privent pas de dénoncer ces troubles zones d’ombre et les hypocrisies répétées de l’histoire de ces Républicains chaque fois qu’ils oublient qu’ils ne sont plus seulement des « Gaulois ». Que penser du rappel de l’interdiction, par le chef de l’Etat, sans pudeur et sans rire, de nos « grandes croix ostentatoires » ?


Dans le débat sur la signification du voile et sur sa place dans une société française moderne et laïque, des réticences respectables avaient très certainement besoin d’être levées. Un débat dépassionné, digne de ce nom, aurait assurément permis de le faire. Mais la « Commission des Sages » n’a manifestement pas réussi à dépasser les biais et les contradictions évidents de ceux ... qui l’avaient formée. Les principes dont ont voulu se prévaloir les tuteurs éthiques et les souteneurs politiques de la petite loi ont été en effet dénaturés. La belle fiction du modèle « intégrateur » (dont chacun, dans nos ANPE, peut mesurer la réalité) a été opposée de façon très simplificatrice et très peu réaliste au repoussoir d’un « communautarisme » britannique lui-même érigé très artificiellement en épouvantail. L’indispensable laïcité, détournée de son droit chemin, a été fourvoyée dans l’impasse d’une basse besogne.


Kemal Atatürk, le père de la République turque, (celle-là même où des « islamistes » sont aujourd’hui au pouvoir) avait voulu, au début du siècle, imposer par la force une casquette à visière à ses compatriotes. Là où les défenseurs du turban « traditionnel » voyaient la marque d’une identité, le modernisateur laïc décelait un obstacle insurmontable à la modernisation. Le blocage irrationnel que manifeste une large partie de la classe intellectuelle française, gauche et droite confondues, procède d’une identique méprise. Celle qui conduit à confondre l’enjeu réel de la modernisation (ici, l’éducation de tous) avec les attributs symboliques que telle nation, ou telle composante de cette nation, peut légitimement vouloir préserver pour conserver à la démarche modernisatrice les indispensables attributs de l’endogénéité. Les plus médiatisées et, malheureusement, les plus écoutées des militantes de notre « féminisme national » (il en existe heureusement d’autres, y compris « islamique ») peinent à admettre qu’elles ne sont pas les seules à écrire l’Histoire. Elles semblent tout particulièrement incapables d’imaginer et a fortiori d’accepter qu’une page de la modernisation puisse s’écrire... sans elles, c’est-à-dire s’écarter d’un millimètre de leur propre itinéraire ou ne pas emprunter, à la cédille près, la seule terminologie qui fut la leur.


Ces quelques lignes ont une vocation simple. Elles veulent redire que les vrais défenseurs des « valeurs de la République » sont en fait aujourd’hui non point les adeptes de l’interdiction du voile à l’école mais bien ceux qui défendent plus essentiellement le droit pour chacun et chacune de rejeter, voire de combattre ce voile, ou de l’adopter.


A loi petite, petite République. Nous n’appartenons pas à celle-ci. Il y en a une autre.

iaaza
18-01-2005, 19:31
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ÃÔÑÝ
18-01-2005, 20:40
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19-01-2005, 20:26
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