ãÔÇåÏÉ ÇáäÓÎÉ ßÇãáÉ : illustre bien le paradoxe Mohammed VI.



iaaza
20-04-2005, 16:23
Le mythe du Roi sauveur

Par Aboubakr Jamaï

L’affaire de l’association de bienfaisance d’Aïn Chock illustre bien le paradoxe Mohammed VI. Sa visite impromptue et sa colère devant les conditions de vie abjectes des pensionnaires de cette organisation expriment son empathie à l’égard des plus démunis. Elles exposent, et illustrent aussi, le caractère médiéval du régime marocain. Malgré toutes les critiques sur le train de vie de la Monarchie, les vacances somptueuses d’un Souverain présidant aux destinées d’un pays dont une importante partie de la population vit dans le dénuement total, Mohammed VI est crédible lorsqu’il affiche ses préoccupations quant aux malheurs des citoyens marocains. La sincérité de ses sentiments est convaincante pour beaucoup. C’est sans doute dans ce domaine où la comparaison avec son père est le plus à son avantage. Il a réussi à se façonner une image de Roi qui a une vraie compassion pour les plus désavantagés. L’affaire d’Aïn Chock vient après une autre visite impromptue effectuée par le Roi au port de Tanger durant l’été dernier. Cette visite n’avait apparemment surpris aucun manquement de la part des fonctionnaires de l’Etat. Le Monarque aurait-il décidé d’adopter ce type d’intervention comme mode de gouvernance ? il faut espérer que non. C’est dans le sens historique du mot que l’on qualifie ce type d’approche de ’’médiéval’’. Ce sont effectivement les princes et les rois de cette période de l’Histoire qui adoptaient ce genre de tactique pour pallier l’absence d’un Etat légitime et fonctionnel. C’était des affaires du pays. Les structures de gouvernance étant polluées par l’esprit courtisan, le Souverain ne pouvait faire toujours confiance à ses hommes. C’était aussi une façon de promouvoir l’image du Roi généreux dont les directives sont dévoyées par des fonctionnaire véreux. Pas plus loin que le début des années 80, Hassan II avait donné un bel exemple de ce type d’astuces. Alors que son gouvernement essayait de sécuriser des lignes de crédit auprès de la communauté financière internationale en adoptant un régime d’austérité, le souverain défunt donnait un discours pour s’élever contre la cherté de la vie annonçait qu’il allait demander au gouvernement de revoir les dernières augmentations du prix de certaines denrées de ****. Il est intéressant de traités de conseils aux princes de l’époque médiéval, comme Nizam Al Mulk, Al Mawardi et enfin Machiavel, dont l’œuvre coïncide avec la fin du Moyen-Age, Proposaient, dans leur arsenal de gouvernance, de court-circuiter, de temps en temps, les structures de l’Etat. La personnification du pouvoir que sous-entend fatalement ce type d’attitude est la racine même du mal. Les systèmes démocratiques ont un avantage comparatif vis-à-vis des systèmes autoritaires dans la mesure où le contrôle de l’Etat se fait par le bas et non pas exclusivement par le haut. En d’autres termes, la bonté de Mohammed VI serait mieux servie par un système démocratique où les mécanismes d’ajustement du fonctionnement de l’Etat sont permanents, où les victimes d’injustices ne sont pas réduites à rêver de la prochaine visite du Roi.

ÊÇÑíÎ ÇáäÔÑ : 18/04/2005
- ãÕÏÑ ÇáãÞÇá :L'hebdomadaire ''Le journal'' n°203 du 9 au 15 avril 2005

hassan_1677
20-04-2005, 22:51
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