ãÔÇåÏÉ ÇáäÓÎÉ ßÇãáÉ : Nicolas Sarkozy en Algérie, "la pesanteur de l'Histoire"



khadija28
04-12-2007, 12:01
ALGER (Reuters) - La France n'a pas fait assez pour faire oublier son passé de puissance coloniale en Algérie, estime le journal arabophone El Khabar, plus fort tirage de la presse quotidienne algérienne.

Au deuxième jour de la visite d'Etat du président Nicolas Sarkozy, la presse algérienne insiste, comme l'écrit El Watan, sur "la pesanteur de l'Histoire" dans les relations entre la France et son ancienne colonie d'Afrique du Nord.

Nicolas Sarkozy, lundi, a dénoncé le système "profondément injuste" du colonialisme, sans aller jusqu'à présenter les excuses qu'une partie des élites et des dirigeants algériens exigent de la France.

L'éditorialiste vedette d'El Khabar, Saad Bouokbadira, fait remarquer que "l'Italie vient de s'engager à construire gratuitement une autoroute de 2.000 km en Libye en signe de dédommagement du peuple libyen pour les crimes perpétrés durant la période de colonisation".

"On devrait louer notre histoire au colonel Kadhafi qui saura mieux que nous négocier cette histoire pour en tirer le maximum", ironise-t-il.

El Watan consacre sa "une" aux "mines du colonialisme qui continuent de tuer". Le journal en langue française relègue la visite de Nicolas Sarkozy au second plan mais note toutefois qu'elle "est marquée par la pesanteur de l'Histoire".

Et, ajoute El Watan, "est-ce déjà un hasard si, au deuxième jour de son séjour algérien, il marque une étape à Constantine, ville qui a donné son nom à un plan qui sous la houlette du général de Gaulle lui-même s'était assigné l'objectif de casser l'élan libérateur né du 1er Novembre 1954."

Le Quotidien d'Oran relève toutefois que la visite "dans une ville qui se veut la dépositaire exclusive de 'l'héritage mémoriel' peut toutefois donner de l'élan aux investissements français si rares à Constantine".

Pour Liberté, la France doit faire plus, notamment dans le domaine économique. "En résumé, cette ambition de hisser la relation bilatérale au statut de partenariat d'exception ne s'est pas traduite encore par de grands investissements industriels hors hydrocarbures", dit-il dans un éditorial.

Le Soir d'Algérie remarque quant à lui que le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, dont les propos ont failli torpiller cette visite "n'a pas été hier de l'accueil du président français."

Le ministre avait notamment affirmé à un journal que "le lobby juif" avait facilité l'accession de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Ce même ministre avait exigé des excuses pour les "crimes français" comme préalable à une amélioration des relations entre les deux pays.