La mère a été mise en examen (inculpée) pour homicides volontaires sur ses propres enfants
VILLERS-AU-TERTRE Le petit village situé à 16 kilomètres de Douai (Nord) est connu dans le monde entier depuis mercredi, après l’annonce d’une double macabre découverte dans un JT national et dans la presse locale. Une affaire qualifiée de “hors norme”, par le procureur de la République, Eric Vaillant, et de “la plus importante affaire d’infanticide commise en France”, par RTL.
Tout a commencé samedi quand les habitants du n°43 de la rue de Fressain ont eu l’idée de planter un arbre dans leur jardin. “C’est ma femme qui a découvert un sac en plastique, nous l’avons ouvert et cru voir des chats morts”-, a expliqué l’homme à nos confrères de La Voix du Nord. Mais il ne s’agissait pas de chats mais de restes humains.
La gendarmerie de Douai a été appelée sur place. Les gendarmes ont fait appel à un médecin légiste et au procureur de la République, lequel s’est déplacé dans ce petit village de 600 âmes. “Les propriétaires ont rapidement été mis hors de cause”, explique Eric Vaillant. “L’enquête s’est alors dirigée vers l’entourage de l’ancien propriétaire, décédé en 2007”.
La fille de l’agriculteur disparu, Dominique Lempereur, vit à une centaine de mètres de là, au n°8 du Sentier du pré. Mariée à un élu local, Pierre-Marie Cottrez, elle a d’abord été entendue comme témoin. “Elle a reconnu être la mère des deux enfants retrouvés dans le jardin de la rue de Fressain”.
Et elle poursuivra son macabre récit devant le procureur et les enquêteurs. “Elle nous a indiqué six autres cadavres dissimulés sous une cuve, dans son garage”, ajoute le procureur. La macabre découverte a été faite mardi après-midi. Six corps étaient cachés dans quatre sacs hermétiques très bien fermés.
Les corps ont été transportés à l’Institut médico-légal de Lille. “L’autopsie n’a révélé aucune trace de coups”, précise le procureur. “Des analyses ADN vont avoir lieu dans les prochaines heures mais Mme Cottrez reconnaît avoir étouffé ses enfants à la naissance”.
Le procureur de la République a requis comme chef d’inculpation pour Dominique Lempereur les homicides volontaires sur mineurs de moins de 15 ans. Mise en examen (inculpée), elle est écrouée dans une prison de la région.
Son époux par contre a été remis en liberté mais placé sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction chargé de l’enquête, bien que le procureur ait demandé qu’il soit mis en examen pour non-dénonciation de crimes et recels de cadavres. “Il a dès lors été entendu comme témoin assisté”, précise le procureur. “Il dit que le ciel lui est tombé sur la tête. Il ignorait que sa femme était enceinte, vu sa forte corpulence”.
“Elle a mal vécu sa première grossesse. Elle a eu une seconde fille mais a vécu ses autres grossesses seule et a procédé seule à ses accouchements. Le déni de grossesse n’a jamais été avancé dans ses déclarations. Elle ne voulait pas voir de médecin pour utiliser des moyens de contraceptions”.
Les enfants seraient nés entre 1989 et 2007.
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